Dans cet article, nous allons explorer la question de savoir si les pyramides d’Égypte ont été construites par des personnes d’origine Noire. Les pyramides sont l’une des merveilles du monde antique et restent un mystère pour beaucoup de personnes aujourd’hui. Quelques théories suggèrent que ce sont les Africains noirs qui ont bâti les pyramides, mais cette supposition est controversée et débattue dans le milieu académique.
Le contexte historique de la construction des pyramides
EmailLa période pharaonique embrasse plusieurs millénaires, et la construction des pyramides se situe principalement autour de l’Ancien Empire (entre 2700 et 2200 environ avant J.C.). À cette époque, l’État centralisé est bien développé en Égypte, avec une économie reposant sur l’agriculture et la taxation. Le caractère divin du pouvoir royal est alors scrupuleusement affirmé.
L’importance des pyramides comme structures religieuses et funéraires
Les pyramides, dont la plus célèbre est celle de Gizeh, étaient de vastes complexes funéraires conçus pour abriter les dépouilles des pharaons et assurer leur montée vers l’au-delà. La construction de ces monuments était dirigée par des architectes prestigieux et impliquait des milliers de travailleurs. Les ouvriers étaient en grande partie des agriculteurs qui travaillaient pendant la saison où il n’était pas possible de cultiver les champs.
Les preuves archéologiques et anthropologiques
L’une des sources majeures de débat autour de l’origine ethnique des bâtisseurs de pyramides provient de l’étude des momies retrouvées à proximité des monuments. Plusieurs études anthropologiques récentes ont montré que les momies des pharaons, ainsi que les ouvriers, avaient une diversité génétique qui ne permettait pas de conclure définitivement qu’ils étaient d’ascendance noire. Du nord-est de l’Afrique et Méditerranée était aussi une zone de transit pour différentes populations. Les Égyptiens d’antan pouvaient avoir des ascendances asiatiques, amérindiennes et autres africaines.
La question de la pigmentation de la peau
Hormis l’ADN des momies, les chercheurs se tournent également vers les représentations artistiques pour mieux comprendre les populations de l’époque. Les statues et fresques montrent souvent des personnages à la peau cuivrée, mais cela est peut-être davantage l’expression d’un idéal artistique plutôt que d’une réalité ethnique. En outre, il convient de prendre en compte les résultats de recherche présentant des pharaons avec des caractéristiques présumées européennes.
Variabilité linguistique
Le pays se situant dans le nord-est du continent africain, il est logique que la langue parlée ait reflété un certain degré de variabilité linguistique. En effet, l’ancien égyptien, dont dérivent les dialectes copte et fallahi du Nil supérieur d’aujourd’hui au sein d’une famille afro-asiatique, présente à la fois des similitudes avec certaines langues sémitiques et bantoues. Cette diversité linguistique ne permet pas précisément de situer les populations antiques dans une classification ethnique.
L’émergence des mythes sur l’origine des pyramides
Ce sont souvent les vestiges de l’héritage culturel africain qui ont contribué à renforcer la croyance en l’origine noire des constructeurs de pyramides. Plusieurs auteurs, principalement issus du mouvement panafricain et afrocentriste au XXème siècle ont alors soutenu cette vision pour mettre en lumière le rôle prépondérant joué par les Noirs dans l’histoire humaine et la construction des grandes civilisations.
L’usage politique de ces revendications historiques
Cette hypothèse sur l’origine Noire des constructeurs de pyramides est aussi apparue comme étant politiquement connotée. En effet, elle est utilisée comme outil de revendication identitaire dans un contexte où les peuples noirs cherchent à redéfinir leur histoire et leur place dans la civilisation mondiale. Il est donc essentiel d’être prudent lorsqu’il s’agit d’utiliser l’archéologie et l’anthropologie pour défendre une position idéologique ou politique.
Bien que certaines revendications puissent soutenir l’idée d’un apport africain au patrimoine mondial aujourd’hui reconnu, ce serait un déni de preuves historiques et anthropologiques indiquant une diversité culturelle et ethnique inhérente à l’Égypte antique de prétendre sans nuances que les pyramides ont été construites exclusivement par des Noirs.
Cette question controversée montre combien il est essentiel de continuer à étudier avec rigueur la question des origines des grandes civilisations antiques et de ne pas s’arrêter sur des positions simplistes qui voudraient attribuer un héritage unique et homogène. Les recherches doivent encore être menées dans le respect du pluralisme intellectuel régissant l’histoire et l’archéologie du monde.
